Accueil Actualités Hausse des réserves en devises à 22,8 milliards de dinars : Le moteur de la croissance commence à carburer…

Hausse des réserves en devises à 22,8 milliards de dinars : Le moteur de la croissance commence à carburer…

L’augmentation des réserves en devises a été favorisée par le rétablissement de la balance commerciale à 11,6 milliards de dinars, à fin novembre 2020, et essentiellement  par une régression significative des importations (-19,9%, à 46,6 milliards de dinars, en comparaison de novembre 2019).

Enfin, on sait d’où viennent les réserves en devises qui couvrent 159 jours d’importation : c’est le commerce extérieur qui  a sauvé la mise ! En effet, à la faveur d’une amélioration des exportations, la Tunisie a pu avoir des revenus conséquents. Certains secteurs sont, bien entendu, plus performants que d’autres. A titre d’exemple, les exportations de l’huile d’olive ont une importance capitale dans le secteur des industries alimentaires grâce à ses performances régulières. Ce produit est vendu à plusieurs pays du monde sans difficulté, vu sa qualité haut de gamme. Par contre, d’autres secteurs ont connu une baisse au niveau des exportations comme, à titre d’exemple, ceux du textile-habillement et du cuir et chaussures.

Même le secteur de la mécanique,  de l’électronique et de l’électricité, jadis florissant, a enregistré des résultats en deçà des attentes des professionnels. En tout cas, les avoirs nets en devises de la Banque centrale de Tunisie (BCT) se sont élevés à plus de 22,8 milliards de dinars, soit l’équivalent de 159 jours d’importation, à la date du 23 décembre, ce qui représente le plus haut niveau atteint depuis le mois de mai 2010.

Baisse de la valeur des services de la dette

Par rapport à la même période de l’année écoulée, les réserves sont en hausse de 3,9 milliards de dinars, en valeur, ce qui correspond à 52 jours d’importation supplémentaires. Cette hausse est expliquée par la baisse de la valeur des services de la dette extérieure cumulés, au niveau de 7,6 milliards de dinars (contre 8,9 milliards de dinars en décembre 2019) et une hausse des revenus du travail cumulés, passant de 5 milliards de dinars, en 2019, à 5,5 milliards de dinars actuellement.

En outre, cette augmentation des réserves en devises a été favorisée par le rétablissement de la balance commerciale à 11,6 milliards de dinars, à fin novembre 2020 (baisse de 6,1 milliards de dinars, par rapport à novembre 2019), due essentiellement à une régression significative des importations (-19,9%, à 46,6 milliards de dinars, en comparaison avec novembre 2019). La rationalisation des importations permet, en effet, d’économiser beaucoup de devises  nécessaires pour les dépenses vitales comme celles des matières premières, des produits semi-finis et des équipements destinés à l’industrie.

Il est nécessaire d’éviter l’importation superflue des produits qui ne sont pas de première nécessité ou de luxe, notamment en cette conjoncture caractérisée par une récession de la demande aussi bien sur le marché intérieur que sur le marché extérieur. En outre, les prix de certains produits ont connu une envolée sur le marché international, notamment ceux des matières premières.

Se remettre au travail

L’endettement constitue aussi un mal nécessaire pour la Tunisie, d’autant plus que la valeur du travail s’est dégradée au cours de ces dernières années. Au lieu de retrousser les manches pour se mettre sérieusement au travail et créer de nouvelles richesses marchandes, plusieurs Tunisiens se contentent d’organiser des mouvements de contestation empêchant certaines unités de production, comme celles du phosphate et du pétrole, de fonctionner. Si la production du phosphate était normale, les recettes en devises auraient été, sans doute, beaucoup plus importantes, car la Tunisie exportait cette matière vers plusieurs pays du monde depuis des années.

C’est le cas également du pétrole qui doit être exporté de façon régulière vers les pays acheteurs pour avoir des recettes en devises et augmenter ainsi la capacité de la BCT dans ce domaine. Le recours aux crédits pourrait bien diminuer quand les ressources propres de l’Etat s’améliorent. Il s’agit donc de favoriser la production minière et de renforcer la productivité aussi bien dans le secteur public que dans le secteur privé. Il est nécessaire également d’assurer une paix sociale de trois années après avoir conclu avec l’Ugtt et l’Utica et d’autres partenaires sociaux un accord sur l’augmentation des salaires. Par ailleurs, les travailleurs dans tous les secteurs sont appelés à redoubler d’effort pour améliorer leur productivité. En prospectant de nouveaux marchés, la Tunisie pourrait trouver de nouveaux débouchés. Aussi, les produits exportés doivent être diversifiés en évitant de se limiter à quelques produits. Il est recommandé, de même, d’améliorer davantage la valeur ajoutée des différents produits exportables afin de pouvoir pénétrer dans des marchés très exigeants comme celui de l’Europe, de l’Amérique, de l’Asie et de l’Afrique.

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